c’est la teuf autour du barbeuk
je regarde griller le bœuf
qui fut jadis un bon poète
en plus qu’il fut mon
meilleur pote
j’entends les synthés qui mitraillent
la ligne de basse écœurante
le débit de la merde aqueuse
flow de paroles racailleuses
les nanas exposent leurs lunes
dans mon ciel repeint à la gueuse
les loulous contractent leurs muscles
serrent leurs dents décapsuleuses
ça joue les durs toutes ces feignasses
face à ces potiches mouillées
je tente d’entrer dans leur race
un mec dit « on est bien pas vrai ? »
et ces zonardes aux gros nénés
gobent les mouches et le discours
ultravide
de l’ultrabronzé
qui bande dans son pantacourt
et je m’abime le scopitone
je cherche un trou où m’enterrer
loin de ces mégas
supers hommes
qui se talochent avec l’été
je cherche et y a rien ni personne
que des tocards des pique-assiettes
qui jouent à péter des canettes
dans le bac à sable des mômes
je suis cramé ça suffit pas
faut m’dégoupiller l’occiput
y balancer de l’eau glacée
je vais pas bien faudrait que j’les bute
que j’les balance dans la piscaille
que le vide se remplisse d’eau
que j’les vois flotter comme des poiscailles
sur le dos
mais y a du vent
dans mon bocal
et y a des heures dans le formol
et y a le ciel et y a que dalle
et j’abandonne
et j’abandonne