Et le feu de la mort a vécu bien longtemps.
Sur la rive oppressée, on les voit maintenant
Pleins de fatalités et pour les Dieux nombreux
D’atroces mélodies se jettent dans le feu
Les corps brulent ici, au cœur de Bénarès,
Et le temps s’amincit pour infiltrer la foule.
Nous buvons le destin crasseux dans la sagesse
D’une enfant démunie par le fleuve qui coule.
Du monde tel qu’il est, nous ne distinguons rien.
Seule la sensation d’être au bout d’un chemin
Et puis le Gange en crue qui nous dit « Pas encore »
Insatiable de morts et de chansons sans rime,
Sans commune mesure, le fleuve achemine
Tout ce que nous saurons et que la vie ignore
24 Novembre 2010